Communiqué de Viv(r)e la République à la suite de la diffusion d’un message de Hani Ramadan.

 

Dans un message publié il y a quelques heures sur les réseaux sociaux et depuis sa page personnelle, Hani Ramadan diffuse un sermon qui évoque les châtiments réservés à ceux qui calomnieraient en dénonçant de manière mensongère des actes de « fornication » ou de viol. Comment ne pas penser qu’il évoque le cas de son propre frère ? Sous couvert du rappel des textes religieux et de la parole divine, il affirme ainsi que :

« celui d’entre eux qui aura produit la plus grande part [ de calomnie] aura un énorme châtiment ».

De même, Hani Ramadan dans son sermon visant celui qui accuse et qui

« tombe dans la diffamation en accusant un individu innocent d’avoir forniqué ou violé , relatant un récit qui est le fruit de son imagination malveillante et qui n’est pas accompagné de 4 témoins qui ont vu clairement les choses, s’expose ainsi à un terrible châtiment et cela, quelque soit le sexe de l’accusé ».

Sans désemparer, il affirme aussi:

« Quant à ceux qui ont entendu la calomnie parmi les croyants et s’en sont fait le relais en la colportant, obéissant à la partie obscure qui habite le cœur de l’être humain, ceux-là, il leur suffit de considérer la parole de leur seigneur qui affirme:
ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux ici-bas comme dans l’au – delà »

Hani Ramadan sait ce qu’il fait, en relatant des textes qui se rattachent clairement à la situation vécue par son frère. Il sait parfaitement comment ses paroles peuvent être interprétées. Il sait aussi que les textes qu’il cite sont incomplets et que celui qui est cité en rapport avec la dénonciation mensongère du crime de fornication prescrit une sanction explicite de 80 coups de fouets, sanction effacée de son sermon d’il y a quelques heures.
Pour comprendre la perversion et la dangerosité de ce type de discours, il faut avoir à l’idée que probablement, jamais Hani Ramadan n’agira ou ne prescrira directement une action violente et pourra à souhait se réfugier derrière des textes qu’il ne cite d’ailleurs pas en entier. Il suffira à un autre de le rappeler. Puis encore à un autre de recevoir ce matériau de haine à l’état brut.
Puis enfin, un jour, à un dernier de passer à l’acte. Celui-ci n’aura rien compris d’autre que le commandement d’un prophète et la légitimation de sa haine et de son crime.

Même s’il ignore très probablement que le châtiment ainsi évoqué au sujet de l’ici-bas » et de eux qui colportent la calomnie n’est pas, selon les interprétations, nécessairement la mort, mais souvent une forme de relégation sociale. Il se dispensera de toute subtilité.
De la même manière que, lorsque son frère Tariq laisse apparaître dans un message public sa détestation de Charlie Hebdo sur les réseaux sociaux et que des kilomètres de commentaires forment sous son message des appels à la violence armée , au terrorisme et à l’antisémitisme, au vu et au su de Tariq Ramadan, Hani Ramadan active plausiblement par ce sermon la cause première d’un processus qui peut conduire à la violence à l’endroit de toutes celles et ceux qui voudraient apporter leur soutien aux femmes qui ont eu le courage de parler et de porter devant la Justice les faits reprochés à son frère, ainsi qu’à ces femmes elles-mêmes.

Viv(r)e la République dénonce la dangerosité de ce sermon et appelle à l’unité et à la solidarité autour de ces femmes courageuses qui subissent par-delà des épreuves successives qu’elles dénoncent aujourd’hui, un véritable torrent de haine et de menaces. Si la mise en cause par notre droit prescrit que Tariq Ramadan est présumé innocent, les victimes sont quant à elles présumées victimes et il n’est d’autre Loi que celle de la République à faire respecter.

 

Communiqué : http://haniramadan.blog.tdg.ch/archive/2017/11/04/sermon-audio-7-minutes-287554.html du 04 Novembre 2017

Fichier audio en français : http://www.cige.org/Sermons/Non-calomnie_f.mp3