Jeudi 29 mars, le président de la République a reçu une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), majoritairement composée des YPG/YPJ kurdes, ainsi que des représentants du Rojava, la province autonome laïque démocratique et féministe, administrée par les Kurdes et d’autres ethnies associées, arabes, yézidis et assyro-chaldéennes.
Le président de la République a rendu hommage aux sacrifices et au rôle déterminant des FDS dans la lutte contre Daech, et réaffirmé la priorité de ce combat alors que la menace terroriste perdure.
Enfin, ont pensé tous ceux qui savent ce que la lutte contre les djihadistes et les islamistes doit aux combattants Kurdes ! Ouf, ont soupiré tous ceux qui savent que les islamistes sont de plus en plus puissants et qui n’ignorent pas que le tyran d’Ankara est un de leur représentant les plus dangereux.
La France, tardivement mais résolument, semblait avoir pris conscience du danger qu’il y a à trahir ses amis pour servir ses ennemis. Après avoir imprudemment abandonné à Afrin, le canton kurde au nord de la Syrie, ses alliés kurdes, elle a constaté ce que donnait l’administration par Erdogan des zones conquises : morts de civils, enrôlements de force, pillage, désormais les milices islamistes à la solde d’Erdogan font régner la terreur. Ces mêmes milices qui ré-équipent par centaines les djihadistes de Daesh et Al-Qaïda.
Alors nous avons d’autant tous cru que la France avait retrouvé à la fois le sens de l’honneur et la lucidité, quand les premières informations, largement reprises par la presse, ont fait état de l’envoi de forces spéciales françaises à Mambij et dans le reste du Rojava, qu’Erdogan menace d’un assaut imminent.
Nul doute qu’un tel engagement, ferait réfléchir et reculer le dictateur turc, qui n’est d’abord fort que de nos propres reculades.
Hélas, vendredi 30 au matin, l’Elysée démentait l’envoi de troupes françaises et se contentait de prôner un dialogue impossible entre les FDS et la Turquie, immédiatement rejeté par cette dernière. Et pour cause le projet d’Erdogan, maintes fois affirmé, consiste en une vaste opération de nettoyage ethnique des populations kurdes et chrétiennes afin de remplacer le Rojava par un sanctuaire islamiste à ses frontières. Un sanctuaire où les milices djihadistes pourront s’entraîner et organiser les complots terroristes qui inévitablement frapperont la France et l’Europe.
Viv(r)e la République affirme à nouveau son soutien aux populations Kurdes et demande au président de la République de leur apporter le soutien humanitaire et militaire qui s’impose et d’exiger le retrait de l’armée turque.
Plus la France tergiverse et recule, plus l’islamo-fasciste Erdogan gagne en arrogance et en assurance et plus le président Macron s’abaisse devant Erdogan, plus il nous met, tous, en danger.