Suite au témoignage que Marc publié hier sur ce site, une des victimes des agressions qui se sont déroulées au parc Micaud, lieu de rencontre des homosexuels, à Besançon, je voulais revenir sur la recrudescence des tensions que vivent certaines personnes ciblées dans notre société. Juifs, homosexuels, femmes, dans les 3 cas c’est leur égale dignité en tant qu’être humain qui est mise en cause et dans le fond, cela ne fait pas plus de vagues que cela.
Pourtant on a tué en France des juifs parce qu’ils étaient juifs, insultes et violences antisémites sont en augmentation et on assiste à des déplacements de population de l’est de la région parisienne vers l’ouest tant les agressions augmentent sans que personne ne réagisse. Les agressions d’homosexuels elles aussi sont en augmentation et pour les femmes, le symbole de leur infériorité de statut et du refus de leur accorder l’égalité en droit que porte le voile, s’impose de plus en plus dans l’espace public.
Tous ces faits nous disent quelque chose d’une propagande politico-religieuse qui génère une vraie augmentation de la violence sur ces populations cibles (homosexuels, juifs, femmes) tandis que dans le même temps, les associations qui doivent les défendre, noyautées par ceux-là mêmes qui les attaquent, ne les protègent plus et tiennent un discours ambigu où la question raciale devient plus importante que la notion de justice. Cela rend impossible de regarder en face le pourquoi de ces agressions : le fait que cette haine des homosexuels par exemple dont parle Marc et qu’il a ressenti comme froide et glaçante, révèle le refus de l’égale dignité de tous les humains et montre que monte dans certaines mentalités, une déshumanisation inquiétante de ceux que l’on considère comme inférieurs ou en trop. La montée de ces agressions trouve sa place dans une propagande qui exalte la pureté et nomme les impurs. Et le fait au nom de Dieu.
L’alliance entre les islamistes et les gauchistes, adeptes du parti des Indigènes de la République et partisans d’une lecture raciale de la société, est en train de transformer le champ associatif. Quand les islamogauchistes et les indigénistes mettent en place la stratégie conçue et mise en œuvre par les frères musulmans dans le cadre d’une prise de pouvoir par le bas, leur cible principale est d’abord la jeunesse, via le syndicalisme étudiant notamment (l’UNEF vient d’illustrer que cette offensive était en passe de réussir) mais aussi le secteur pré-institutionnel que sont certaines grandes associations que leur notoriété et les combats passés rendent intouchables tant elles inspirent le respect.
Les noyauter c’est non seulement disposer d’armes morales permettant de fausser le débat, mais aussi d’une reconnaissance qui permet d’avoir son rond de serviette dans les institutions et d’être invité à donner son avis dans les cercles les plus élevés du pouvoir. Ainsi, dans le cas d’une réforme sur l’enseignement, l’UNEF sera invitée et pourra faire passer l’idéologie de ceux qui l’ont noyauté comme une revendication essentielle des étudiants. C’est aussi le cas de la LDH, de la Ligue de l’enseignement, de nombres d’associations féministes, du planning familial, d’Act-Up ou d’AIDES, quand un projet de loi ou de règlement les concerne. Ces associations ne sont pas citées au hasard. Toutes ont fait l’objet ou font l’objet d’un entrisme virulent qui, dans la plupart des cas, a réussi. Ainsi qui imaginerait la LDH en petit télégraphiste des intérêts de Tariq Ramadan ? Pourtant ce fut le cas et cela l’est encore. Qui imaginerait des militants LGBT s’allier avec des islamogauchistes qui soutiennent pourtant des idéologies où considérer l’homosexualité comme une abomination aboutit à ce que parfois des homosexuels soient jetés du haut des toits des immeubles ? Et bien c’est pourtant ce qui se passe.
Dans cette alliance qui unit dans le même lit le gauchisme, l’indigénisme et l’islamisme, la haine est d’abord semée au nom de la race et du ressentiment (le blanc est le mal, le non-blanc est l’opprimé et il a un droit à réparation et à violence imprescriptible), puis exaltée au nom de l’Islam, vu comme l’identité de combat qui permet de transfigurer un racisme basique en projet politique. On voit à cette occasion ressortir les fondamentaux de tout totalitarisme, renforcé encore par le surplomb du divin : une hystérisation des thèmes du « pur » et de « l’impur », du « hallal » et du « haram ». Au bout de ce processus, l’impur est celui qui ne doit pas être, une souillure, un élément à éradiquer. Cela peut donner des formes de violence très particulière où humilier est aussi important que blesser physiquement, où des bandes se mettent à chasser des cibles identifiées pour renforcer leur estime de soi par l’humiliation de l’autre.
On assiste ainsi à une recrudescence d’agression touchant des minorités et notamment les juifs et les homosexuels. Mais très curieusement, il y a souvent une omerta concernant l’identité des agresseurs, même quand les agressés donnent des précisions et que l’on remarque une dimension « culturelle » à ces agressions. Comme on a assisté à la montée d’un nouvel antisémitisme, on constate l’essor d’une nouvelle homophobie liée au travail de propagande politique réalisé par les frères musulmans et les salafistes. Cette homophobie s’appuie sur des textes religieux mais son exaltation, elle, est politique et identitaire. Elle fait partie d’un processus de virilisation, de réalisation de soi et d’appartenance communautaire.
Le pire alors, pour ceux qui ont été victime de ce type de phénomène, c’est qu’en plus de l’agression, il faut supporter le déni et la lâcheté d’une presse qui ne veut pas écrire qui sont les auteurs des agressions ; d’associations qui, gangrenées par les alliés de ceux qui sèment leur idéologie de haine, refusent de regarder en face ce qui se joue ; de pouvoirs publics qui préfèrent détourner les yeux au nom du « pas d’amalgame ».
C’est d’un phénomène de cet ordre dont a été victime un de nos membres. Il a subi une violente agression, au déroulé semblable à d’autres agressions, perpétrées dans le même lieu, (le parc Micaud à Besançon), selon le même protocole et durant le même été. Mais ce qui l’a surpris c’est de voir l’organisation d’une manifestation censée alerter sur les violences homophobes, prise en main par les communistes locaux, dont le principal objet a été de ne jamais dire qui commettait ces agressions. Pourquoi ? Parce que le fait que cela implique principalement et majoritairement, selon notre témoin et des images de vidéo-surveillance, des membres de la communauté arabo-musulmane, les mettait trop mal à l’aise. Or il n’est pas ici question de dire que lorsque vous appartenez à ce type de communauté, vous êtes forcément homophobe, mais de constater que le travail politique et religieux des islamistes à la mosquée et sur le terrain porte ses fruits et se traduit dans la recrudescence des violences frappant certaines minorités.
Pour reprendre le témoignage de Marc qui cite ses interlocuteurs organisateurs du rassemblement : « Ces agressions, explique-t-on, ne doivent sous aucun prétexte être prises comme un levier permettant d’ostraciser telle ou telle population, l’immondice qu’est l’homophobie n’a aucune frontière, aucune religion, aucune couleur de peau». A cette lecture on ne peut qu’être d’accord. Sauf qu’elle est parfaitement hypocrite. Elle permet de se donner bonne conscience sans s’obliger à agir et en gardant les paupières obstinément closes. Comme dit Marc dans son texte : si l’homophobie est partout, elle est nulle part. On ne peut la combattre, ni changer les mentalités. Alors que les agressions homophobes qui connaissent un regain notable ne viennent pas de nulle part et sont rarement le fait des militants de la manif pour tous, que l’impossibilité de vivre son homosexualité dans certaines banlieues n’est pas liée à un réveil de chrétienté, on fait semblant de ne pas voir d’où vient la violence et qui la sème. En s’interdisant de regarder en face ce phénomène et sa source, on s’interdit de la combattre. C’est l’objet du cri d’alarme de Marc dont nous avons publié le témoignage. (https://vivrelarepublique.fr/2018/10/violences-et-homophobie-a-besancon-ne-noyons-pas-le-poisson/)