Le mouvement Viv(r)e La République soutient « L’appel à l’union contre l’antisémitisme » et au grand rassemblement organisé à Paris, Place de la République Mardi 19 Février à 19h.
La montée des actes antisémites ne cesse de perdurer depuis de trop longues années, et les sordides exemples récents (profanations des arbres en hommage à Ilan Halimi, tags antisémites visant la mémoire de Simone Veil ou la vitrine d’un restaurant Bagelstein) ne l’illustrent que trop bien. C’est donc une bonne chose que des partis politiques de premier plan s’associent pour cette noble cause.
Néanmoins si les partis n’ont pas de mal à dénoncer l’antisémitisme, ils ont plus de mal à dénoncer les antisémites, surtout quand ils ne peuvent les rattacher à la « fachosphère », ils ne disent rien sur le fait que dans certains territoires les juifs ne peuvent plus être accueillis au sein de nos écoles sans danger pour leur sécurité, ils ne parlent pas des juifs obligés de quitter certaines villes sous la menace de populations radicalisées. Alors que l’antisémitisme explose, cette démarche parait plus empreinte de quête de bonne conscience que de détermination à lutter contre le phénomène.
Si cette haine explose, c’est qu’elle est transmise, justifiée, légitimée. Elle montre qu’un travail politique est réalisé et qu’il porte ses fruits. Extrême-droite, extrême-gauche, militants décoloniaux et islamistes tous sont responsables de cette situation et les partis qui ont fermé les yeux sur ces réalités en sont aussi comptables. Or il semble que cette prise de conscience ne soit pas encore au programme…
Voilà pourquoi nous regrettons qu’ils n’aient pas demandé aux associations citoyennes et laïques de se joindre à eux. Ces mouvements ont été bien plus courageux ces derniers temps dans la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la défense de l’universalisme républicain. Et ils l’ont fait sans éviter de parler du réel, sans se voiler la face sur la convergence des luttes des antisémites.
L’antisémitisme est un sujet trop grave pour le laisser aux seuls partis politiques et nous ne serons jamais de trop pour lutter ensemble contre la banalisation de la haine au quotidien. Mais nous ne gagnerons pas si ce rassemblement se borne à mettre en scène une indignation de surface, sans regarder en face les causes et sans les combattre politiquement. Et cela commence dès l’école.