« La Republique ne reconnait aucun culte. » Voilà ce que dit notre constitution. Ce qui n’empêche pas le Préfet du Rhône de s’affranchir de ses devoirs et obligations et de bafouer la loi en toute impunité. Dérapage individuel, manque de discernement personnel ? Ce serait déjà inquiétant, mais ce n’est pas le cas, le même type de lettre a été envoyé par le Préfet de Haute-Garonne. En fait ils ne font que se plier à une circulaire du ministère de l’Intérieur les appelant à faire la promotion de l’islam.
Que faire, si ceux censés représenter la loi, la bafouent pour se faire les propagandistes d’une seule religion, ici l’islam ? Que faire, si ceux censés porter haut et défendre les valeurs de la République la piétinent ? Que faire si des hauts fonctionnaires se transforment en VRP de la religion ? Mais surtout que faire quand ils le font sur ordre de leur ministre, quand c’est au plus haut niveau de responsabilités que l’on se lave les mains de ses obligations ?
Mais surtout quelle stratégie et représentation y-a-t’il derrière ce type d’injonction ? L’idée que l’Islam est une religion de paix et d’amour et que mieux la connaitre protégera les musulmans ? La croyance que les « accommodements » dits raisonnables avec l’islam devraient calmer la violence jihadiste, le chantage islamiste et devraient réduire l’emprise de l’islam politique sur la communauté musulmane ? Jusqu’à présent cette stratégie a toujours échoué et a permis aux islamistes de réussir à mener en toute impunité leur stratégie d’entrisme et de domination. Mais surtout cette stratégie nie le réel. Si personne en France n’a été tué parce qu’il était musulman, les actes de violence contre les juifs et les chrétiens, eux, explosent selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. Elle oublie aussi que c’est aux cris d’Allahu Akbar que trop des nôtres sont morts. Elle oublie que nous sommes devenus des cibles pour les fanatiques de l’Islam politique parce que nous heurtons leurs principes religieux. Nous sommes attaqués pour ce que nous sommes en tant que Nation, parce que nos valeurs sont en opposition avec les dogmes de l’islam. En effet, le refus d’accorder l’égalité aux femmes, l’intolérance religieuse, l’existence du statut de dhimmi (d’inférieur) est une réalité de l’autre côté de la Méditerranée et pas seulement dans les pays les plus obscurantistes et rétrogrades. Alors quel est l’objectif du gouvernement ? Vendre l’islam pour les bisounours ? Faire de la théologie détachée du réel ? Faire passer la concorde civile par la réactivation de l’emprise religieuse communautaire, plutôt que par le respect de la loi commune ?

Outre que cela en dit beaucoup sur la soumission des autorités de ce pays à la religion qui s’exprime de la manière la plus intolérante et revendicative sur notre sol, rien ne serait changé sur le fond, si par souci d’égalité, la Préfecture se mettait à ordonner aussi que des acteurs institutionnels participent à des évènements catholiques, juifs, bouddhistes ou satanistes.
Le rôle de l’état local – car c’est ce que représente la préfecture, la présence de l’Etat enraciné dans les territoires – n’est pas de jouer les rabatteurs pour l’islam ou toute autre religion. Il est de rappeler les principes et idéaux qui nous lient et se traduisent en solidarités actives à l’échelle de notre Nation. Il est de rappeler que chez nous, dans la sphère publique, ce sont les lois que se donnent les hommes qui régissent notre monde et non une quelconque injonction divine ou dogmes ancestraux. Il est de faire vivre et respecter l’égalité entre les hommes au-delà des différences de sexe, de couleur de peau, de religion, de statut social ; Il est de permettre l’exercice des libertés comme leur hiérarchie qui fait que la liberté de conscience est supérieure à la liberté de culte. Il est de faire vivre la laïcité, qui n’est pas la société protectrice des religions mais la nécessité de s’élever au-delà de ce type de particularisme pour construire un monde commun. Il est de rappeler que la laïcité implique que les religions se fassent discrètes et ne sont pas reconnues en tant que telles. Il est de rappeler que la loi et la constitution sont les bases de notre société et que pour s’intégrer au monde citoyen il n’y a d’autres possibilité que de les respecter. En aucun cas le rôle du préfet ne saurait être de se transformer en directeur de communication et en chargé de diffusion de l’islam.

Demander au nom de l’Etat de favoriser la visibilisation de l’islam et son image positive au sein de la société civile, plus particulièrement de sa jeunesse, c’est exécuter à la lettre près, les désidérata de la Ligue islamique Mondiale, autrement dit laisser l’un des acteurs les plus puissants de l’islamisme influencer nos politiques publiques. Lorsque le Gouvernement français promeut depuis le 25 juin 2018 par voie de circulaire, la diffusion de l’image d’un culte à travers ses assises territoriales, il ne renonce pas simplement à la laïcité. Il se met exactement au diapason des prescriptions islamistes telles qu’exposées dans la charte de la Mecque, charte portée par la LIM et l’Arabie Saoudite, dans le but de faire passer l’obscurantisme religieux des islamistes pour le nec plus ultra de l’Islam modéré. Cette manipulation grossière est hélas défendue par notre gouvernement et validée par notre Président.
Soumettre la France aux prescriptions de la Ligue islamique mondiale et de l’Arabie saoudite n’a pas seulement été illustré par le pas de deux honteux qui a vu la Fondation pour l’Islam de France cirer les souliers du sanguinaire et intolérant secrétaire de la ligue. Elle l’a été aussi par notre ministre de l’intérieur posant tout sourire à côté de ce fameux secrétaire, comme s’il n’était pas un des représentants de cette idéologie qui nous désigne comme kouffars et juste bons à être soumis ou éliminés. Elle l’a encore été lorsque ce sulfureux personnage a été invité à inaugurer l’Institut Français de civilisation musulmane à Lyon. Ce qui n’est pas rassurant car des musulmans authentiquement modérés n’auraient probablement pas admis qu’un islamiste ayant du sang sur les mains inaugure une telle institution. Bref, choisir d’adopter les recommandations d’une organisation comme la LIM, qui a pour fille l’IIRO (International Islamic Relief Organization), un des principaux leviers financiers d’Al Qaida, montre à quel point ce pouvoir est incompétent, jusqu’à en devenir dangereux pour son propre peuple.
Selon notre constitution, notre République est laïque et sociale, pas concordataire et ce n’est pas à des élus, quels que soient leur niveau, de changer les règles de leur propre initiative et sans en rendre compte à quiconque, surtout quand ils s’essuient les pieds sur notre constitution et abiment notre contrat social. Sinon cela s’appelle de l’abus de pouvoir au mieux, de l’arbitraire au pire. Le manque de respect de ses obligations, quand on appartient à l’élite, ne peut entraîner que la chute du respect dû à la fonction. A ce jeu les politiques se sont discrédités en masse, les mêmes causes produisant les mêmes effets, une partie de la haute fonction publique est en train de les suivre dans l’abîme. Et nous serons ceux qui paieront cette accumulation de trahisons et de mépris de nos fondamentaux.