VLR fait part de sa consternation devant l’arrêté prefectoral des Bouches-du-Rhône visant à interdire à tout citoyen de porter les couleurs du club de football du Paris Saint-Germain dans le centre-ville de Marseille dimanche, jour de la finale PSG /Bayern de Munich et remercie l’Etat d’avoir rappelé à l’ordre son rerésentant : le Préfet vient de retirer son arrêté.
Il n’en reste pas moins que face aux menaces et à la violence de voyous, le premier réflexe du plus haut représentant de l’Etat a été de leur céder le territoire et de courber l’échine plutôt que d’assumer sa mission régalienne de sécurité.
Cette interdiction limitée à certains arrondissements interroge aussi. Est-ce à dire que seul le centre-ville de Marseille n’est pas sécurisable ? Ou bien est-ce qu’à la lâcheté, le Préfet ajoute le mépris pour considérer que seuls le centre touristique, la canebière, le Vieux-Port.. méritent d’être protégés des hordes de jeunes délinquants faisant pression sur les patrons de bars pour éteindre le poste et pourchassant tout fan supposé des rouge et bleu, comme les images nous l’ont montré ?
Dans les faits, ce Préfet a agi tout simplement comme si Marseille n’était plus en République. En effet, depuis quand est-ce au porteur de portable de laisser son téléphone à la maison puisqu’il se le fera voler à coup sûr ? Ou à la jeune femme en jupe d’y renoncer car le fait d’en porter est en soi un appel au viol ?
Face à la menace, le premier réflexe de ce Préfet a été de ne pas combattre les délinquants mais de réprimer les victimes potentielles. Il a préféré attenter aux libertés publiques et n’a fait que se plier à la loi des voyous dans certains territoires alors que sa mission est avant tout d’assurer la sécurité.
Nous demandons donc au ministre de l’Intérieur de rappeler aux hauts fonctionnaires la nature de leur mission. Ils incarnent la France dans ses principes et ses ideaux. Céder à la menace de voyous en restreignant les libertés publiques est une faute et un abandon. Le fait que tout citoyen français puisse, s’il le souhaite, porter les couleurs de son équipe ou son maillot de foot favori car la République et l’état de droit doivent être partout chez eux, est une évidence. Que le Préfet des Bouches-du-Rhones ne le sache pas et attende que la decision fasse scandale pour ouvrir les yeux sur la signification de ces propres décisions est un problème. Cela pose clairement la question de la compréhension de leur rôle et de leurs devoirs par un nombre de plus en plus important de representants de l’Etat, qu’ils soient politiques ou administratifs.
(photo Valery HACHE AFP)