Les iraniennes qui meurent parce qu’elles refusent de porter le voile rappellent ce que la gauche et les féministes dites intersectionnelles ont oublié : le voile est, a été et sera toujours un instrument de rabaissement et d’infériorisation de la femme. En parlant de la « liberté de porter le voile » une partie de nos leaders politiques et de nos grandes consciences intellectuelles ont servi les manipulations des islamistes tout en crachant au visage des femmes qui, comme les iraniennes, risquent leur vie pour que leur dignité humaine soit reconnue et que l’égalité en droit avec les hommes deviennent réalité.

En effet, voile n’est pas et n’a jamais été un simple vêtement. C’est un discours sur le statut de la femme, un signe qui envoie un message univoque à l’extérieur, quelles que soient les intentions de celle qui le porte. C’est un outil de contrôle social et une humiliation faite aux femmes. Le voile dit que la femme est inférieure à l’homme et que son corps, ses cheveux sont impurs et provocants.

A viv(r)e la République nous avons toujours considéré le voile comme un instrument de soumission de la femme et nous avons toujours combattu ceux qui, par complaisance, lâcheté ou cynisme, tentent de faire passer le port du voile pour une liberté. Faire passer le port d’un symbole d’infériorité et d’impureté qui rabaisse la femme pour un combat féministe est choquant. Imaginerait-on proposer à un homme de porter volontairement des chaînes, en expliquant qu’elles ne sont pas le signe de l’esclavage mais le symbole de sa liberté de choisir la servitude ? La proposition ainsi formulée est grotesque, pourtant c’est bien ce qui est en jeu dans le cas du voile.

La femme voilée reste et restera toujours victime, consentante ou non, de ceux qui entendent dicter aux femmes ce qui est respectable et ce qui ne l’est pas.

Alors que des femmes luttent au péril de leur vie pour avoir le droit de se dévoiler en Iran, les revendications ici en Occident de porter librement le voile nous paraissent non seulement un non sens mais aussi une trahison vis à vis de celles qui sont en lutte. Le voile n’a nulle part sa place dans les pays démocratiques qui fondent leur contrat social sur l’égalité des êtres humains en droit, et assurément pas en France, pays qui a fait de l’émancipation des citoyens une des bases de la citoyenneté.

Les responsables politiques ont la charge de représenter et de défendre notre civilité. Ce qui se passe en Iran montre quel est le véritable rôle du voile dans les sociétés islamiques et les dangers que courent les femmes qui osent réclamer l’égalité. Ce qui se passe en Iran où des femmes meurent parce qu’elles osent retirer leur voile devrait rappeler à nos représentants l’immensité de leur rôle pour que vivent nos libertés. Mais pour être garant de l’égalité des femmes, encore faut-il avoir le courage d’être clair sur le refus du voile. On peut en douter et rien n’est plus instructif sur ce point que la réaction du ministre de l’éducation nationale. Celui-ci, placé face à la multiplication des incidents et aux incitations à porter le voile et des tenues islamiques à l’école, refuse de traiter le sujet et explique manquer d’informations.

Il est largement temps que nos dirigeants fassent la preuve de leur courage au service de la démocratie et de notre république laïque. Cela commence par porter un discours clair sur le voile et sur son incompatibilité avec une société politique fondée sur l’égalité en droit des êtres humains qui la constituent. Une réalité que le combat des iraniennes illustre tous les jours. Elles risquent leur vie pour cela. Il n’en est que plus insupportable de voir tous les hypocrites qui soutiennent la « liberté de porter le voile », soutenir aussi les femmes iraniennes « victimes du patriarcat » en occultant la dimension religieuse du voile et toute référence à l’islam et à l’islamisme.